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Photo du rédacteurMa pénoplastie

Pourquoi le pénis est-il tordu ?

Dernière mise à jour : 17 mars 2022

Quelles sont les raisons d’une torsion de la verge ? Est-ce grave ou douloureux ? Quel impact sur la sexualité de l’homme ? Faut-il redresser cette courbure et, si oui, comment ? Les réponses d’un chirurgien urologue-andrologue.



Relativement répandue, la courbure de la verge concerne environ 1 homme sur 10. Selon qu’elle soit héréditaire ou acquise, cette courbure n’aura pas le même impact sur la santé et l’épanouissement sexuel des hommes. On fait le point avec le Dr Marc Galiano, chirurgien urologue-andrologue et auteur de Mon sexe et Moi (éd. Marabout).


Quelles sont les causes d’un pénis courbé ?


Une cause congénitale/héréditaire


La courbure va se développer avec l’adolescence et la verge se courbera du côté le plus court. La plupart du temps cela n’entrainera pas de véritable gêne ou problème et la courbure se stabilisera. Mais parfois, lorsque la courbure est vers le bas, elle pourra avoir un grand retentissement pour la pénétration qui pourra être impossible ou gênante, voire douloureuse, pour la ou le partenaire.


La maladie de Lapeyronie


Décrite pour la première fois en 1550 par Falloppio, un anatomiste italien, cette pathologie est assez commune puisqu’elle touche environ 9% des hommes aujourd’hui. Comme l’explique l’urologue :


« La cause principale de l’apparition de la maladie de Lapeyronie est liée à un traumatisme de la verge ou à des microtraumatismes répétés (MTR) de l’albuginée (enveloppe tissulaire recouvrant les corps caverneux, réservoirs érectiles du pénis), lors des rapports sexuels notamment. »


Autres facteurs de risque


Il existe d’autres facteurs de risque comme le diabète, le tabac, l’hypertension artérielle… « Une plaque cicatricielle se forme alors à l’intérieur du pénis, entrainant une torsion de la verge, ici du côté de la ou des microblessures. »


Est-ce que c’est grave d’avoir une verge tordue ?


Dans le cas d’un pénis naturellement dévié et n’engendrant pas de douleur à l’érection ou à la pénétration, non. Il faut arriver simplement à l’assumer. Dans le second cas, quand la courbure est douloureuse lors des rapports sexuels, ce n'est pas grave, mais cela peut poser des problèmes si ce n’est pas traité.

En effet, ainsi que le précise Marc Galiano, « cette pathologie évolue parfois très rapidement (en quelques mois la courbure peut dépasser les 60°). Et seulement un patient sur deux peut espérer une stabilisation spontanée de leur courbure. Ainsi, la courbure aura tendance à augmenter en même temps que la gêne du patient. En outre, elle provoquera souvent des douleurs et des dysfonctions sexuelles et aura un retentissement psychologique sur le patient et le couple. »


Comment reconnaître une maladie de Lapeyronie ?


La douleur


« Dans 40 % des cas, lors de la première phase de la maladie (stade inflammatoire), on ressentira une douleur, analyse notre chirurgien urologue. Cette douleur durera classiquement dans les 6 premiers mois de la maladie. Elle peut engendrer une simple « gêne » à l’érection aussi bien qu’une douleur de forte intensité, empêchant le rapport sexuel ou entraînant un réveil nocturne. La douleur peut être provoquée par la palpation de la plaque à l’état flaccide (qui n’a pas de tenue). »

Elle peut très rarement être accompagnée de troubles de la sensibilité au niveau du gland. Mais attention, elle peut aussi être absente : dans un tiers des cas, la déformation survient sans douleur d’où une consultation parfois tardive.


Une insuffisance érectile


Elle est retrouvée dans 10 à 50% des cas. Elle peut être liée à la douleur, à une gêne à la pénétration à cause de la courbure, à un manque de rigidité global.

Une déformation de la verge

Majoritairement dorsale (vers le haut) et latérale (vers le coté), respectivement 45% et 30%.

Pour vous aider à savoir si vous êtes concerné, Marc Galiano a mis en place ce petit questionnaire.

Dans tous les cas, c’est votre urologue qui pourra poser un diagnostic et c’est avec lui que vous discuterez afin de trouver le traitement le plus adapté à votre cas.

Qui est touché par cette maladie ?

Le risque d’apparition de la maladie de Lapeyronie augmenterait avec l’âge puisqu’elle est estimée à 7% après 50 ans. Mais elle touche également des hommes jeunes, dès 20 ans, et elle doit être systématiquement recherchée en cas de signes cliniques évocateurs.


Faut-il forcément traiter une courbure du pénis et comment ?


  • « Dans le cas d’une courbure congénitale de la verge, c’est à l’appréciation du patient : on peut très bien vivre avec un pénis tordu. Mais si l’on décide de la redresser, on devra opérer, les techniques médicamenteuses ne fonctionnant pas dans ce cas-là », explique le spécialiste.

  • Dans le cas d’une maladie de Lapeyronie, il conviendra presque systématiquement de la traiter.


Comment traiter une maladie de Lapeyronie ?


Les moyens médicaux

  • Des antioxydants sous forme de compléments alimentaires, mais aussi des antalgiques ou anti-inflammatoires (Potaba, la colchicine ou la pentoxifylline), peuvent être prescrits lors de la phase inflammatoire.

  • Des injections de corticoïdes au niveau de la plaque (ou de vérapamil, ou interféron), à raison d'une injection par semaine et jusqu'à quatre au total.


Les interventions chirurgicales possibles


Si les traitements n’ont pas fonctionné, une opération peut alors être envisagée. Il existe trois types d'opérations :

  • une plicature (intervention chirurgicale consistant à plier sur lui-même un tissu ou un organe) : cette technique est préconisée pour des courbures inférieures à 60°, elle consiste pour le chirurgien à contrarier la courbe en réaxant le pénis au moyen de fils de sutures.

  • une incision : généralement, pour des courbures supérieures à 60°, cette opération implique le retrait de la plaque.

  • des implants péniens : en cas de dysfonctions érectiles importantes, un implant pénien est associé au traitement de la plaque afin de renforcer la rigidité de l’érection.


La technique de plicature semble offrir de bien meilleurs résultats que celles impliquant excision/incision.


Y a-t-il des moyens naturels pour prévenir la maladie ?


Il n'existe pas de réelle guérison artificielle ou naturelle, mais on peut toutefois prendre quelques précautions :


  • faire attention lors des rapports sexuels (principalement dans les positions où la femme est sur l’homme) ;

  • protéger ses « bijoux de famille » et le reste en tout temps ;

  • faire le plein de vitamine E (la vitamine E a des effets antioxydants qui limite la formation de la fameuse plaque caractéristique de la maladie de Lapeyronie).


Y a-t-il des moyens naturels pour redresser la verge ?


  • Exercices de traction : avec un dispositif de pompe appelé Vacuum, le patient peut faire chez lui des exercices à raison de 2 fois 10 minutes par jour pendant 4 mois ou faire des exercices que son urologue lui aura montré.

  • Extenseur de pénis : à laisser en place pendant 6 à 9 heures par jour pendant 6 mois. Préconisé en particulier la première phase de la maladie de Lapeyronie.


Choisir d’intervenir par une opération chirurgicale ou, au contraire, de ne pas le faire peut-il impacter la fertilité ? La réponse est claire : Non, jamais.

Vous l’aurez compris, les pénis tordus sont répandus et ne gênent parfois pas. Et dans le cas d’une maladie de Lapeyronie, de nombreuses solutions existent pour redresser l’engin. Tout va bien.



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